Des inégalités en santé à l’équité en santé

Extrait

« L'existence d'inégalités de santé par populations, groupes sociaux ou territoires est de nos jours reconnue par tous. Leur réduction est souvent inscrite comme une priorité (…)  Leur simple constat ne suffit cependant pas à dicter l'action publique, à orienter les stratégies et les programmes de santé. Certaines de ces inégalités peuvent paraître normales[ 1] ou acceptables.
 

(…) Il en est ainsi des écarts d'espérance de vie entre hommes et femmes dans nos pays industrialisés ou des différences d'états de santé entre jeunes et vieux. Il en est de même pour l'augmentation de fréquence de certaines maladies en présence de facteurs de risque ; l'augmentation du risque de cancer broncho-pulmonaire chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs n'est pas perçu comme profondément "injuste".

A l'inverse, la santé dégradée des populations précaires ou le renoncement aux soins pour des motifs économiques ou pour une disparité de l'offre de soins nous paraissent-ils socialement acceptables ?

Ces quelques exemples montrent que le problème des inégalités de santé et l'éventuelle ardente obligation qu'il y aurait à les combattre ne peut s'envisager que si deux questions sont posées au préalable. Sont-elles évitables ? Sont-elles tolérables ? Ces questions  nous font basculer du champ des inégalités à celui de l'équité, de la justice sociale. »

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Article paru dans le n° 232 de "Contact Santé" : Regards aigüs sur les inégalités sociales de santé

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